Marize Ibrahim
Domaine de spécialité clinique : Oncologie
Pratique dans ce domaine de spécialité depuis : 2011
Secteurs d’intérêt professionnel : cancer du sein, syndrome des cordelettes axillaires, lymphœdème (primaire et secondaire), santé osseuse et risque d’ostéoporose chez les patients atteints de cancer du sein ou du cancer de la prostate, événements liés au squelette, métastases osseuses et prévention des fractures, intervention visant à sauver un membre chez les enfants et réadaptation, et réadaptation après une tumeur liée à un cancer précis (c.-à-d. hématologique et sarcome).
Loisirs : natation, jogging, squash, vélo, randonnée, piano, lecture, cuisine et voyage.
Que trouvez-vous le plus satisfaisant dans le programme de spécialité?
Il y a deux choses que j’ai trouvées très satisfaisantes dans le programme de spécialité. Premièrement, j’ai aimé le processus d’autoréflexion puisqu’il nous permet d’évoluer en révisant et en évaluant nos connaissances, nos gestes et notre point de vue pour nous assurer d’offrir des soins axés sur le patient et de grande qualité. Deuxièmement, le processus d’évaluation utilisé par les spécialistes et les experts dans le domaine permet de valider nos connaissances, notre expertise et notre pratique clinique.
Pourquoi avez-vous participé au programme?
J’ai participé au programme pour assurer et valider le niveau de mes connaissances et de mon expertise en réadaptation oncologique. Il est facile de se proclamer « spécialiste », mais sans un processus d’évaluation adéquat et rigoureux pour appuyer ces allégations, les mots ne sont que des paroles en l’air.
Où espérez-vous voir la profession dans 25 ans?
Mon souhait pour l’avenir de la physiothérapie, spécialement dans le domaine de l’oncologie, est en trois volets. Premièrement, j’espère qu’un cours sur la réadaptation oncologique va être ajouté au curriculum des programmes de physiothérapie dans les universités canadiennes. En effet, il y a actuellement peu de cours de réadaptation oncologique offerts aux étudiants en physiothérapie et avec la prévalence croissante des diagnostics liés au cancer et la survie combinée à des séquelles liées à l’oncologie, il est essentiel que les physiothérapeutes possèdent de solides connaissances en réadaptation et en gestion oncologiques. Deuxièmement, j’espère que les fournisseurs de soins de santé alliés comme les médecins et les chirurgiens vont acquérir une meilleure compréhension du rôle des physiothérapeutes et des thérapeutes du lymphœdème en milieu oncologique, ce qui en retour, favoriserait une approche plus collaborative à l’égard de la prestation de soins aux patients, améliorant ainsi la santé des patients et les résultats. Cependant, tout ceci pourra se réalisera seulement avec de l’éducation et des efforts concertés de la part de la profession de physiothérapeute qui est l’outil le plus puissant pour favoriser le changement. Finalement, j’espère que les gouvernements vont mettre en place plus de programmes de réadaptation oncologique obligatoires pour s’assurer que des milieux de réadaptation offrant des soins liés à l’oncologie adéquats soient établis pour les patients vivant avec le cancer et pour mieux soutenir leur rétablissement et leur capacité de retourner à leurs activités de la vie quotidienne et à la société. Soutenir les personnes qui vivent avec le cancer pour qu’elles obtiennent un fonctionnement physique, social, psychologique et vocationnel maximal dans les limites imposées par la maladie et ses traitements n’est pas seulement la responsabilité des professionnels des soins de santé comme les physiothérapeutes, c’est une responsabilité fondamentale du ministère de la Santé. Les bons résultats pour la santé des patients dépendent de la reconnaissance opportune des problèmes fonctionnels et d’une demande de consultation rapide en réadaptation pour maximiser la qualité de vie de ces patients.
Selon vous, quel impact aura la spécialisation dans votre domaine?
Je crois que la spécialisation améliorera l’application des connaissances grâce à la diffusion des ressources, l’offre d’occasions de mentorat pour l’avenir, l’apport de connaissances par la recherche et la collaboration avec d’autres spécialistes dans le domaine.
Quelle est la valeur du programme de spécialité pour les candidats?
Un programme de spécialité a beaucoup de valeur. Premièrement, tout comme en médecine, il y a des spécialistes dans divers domaines, ce qui permet d’offrir des soins axés sur le patient plus spécifiques. Ceci devrait aussi s’appliquer aux physiothérapeutes puisque le niveau de connaissance varie selon la spécialité du physiothérapeute. Deuxièmement, ce n’est pas suffisant de se proclamer « spécialiste ». Le fait de se soumettre au processus rigoureux d’une organisation nationale accroît la crédibilité du thérapeute. Les patients qui cherchent des spécialistes seront ainsi assurés de l’authenticité et de la crédibilité du physiothérapeute puisqu’il aura été soumis à un vaste processus d’évaluation par une association nationale. Finalement, les spécialisations permettent les collaborations nationales et internationales pour renforcer et développer le domaine de la réadaptation oncologique.
Avez-vous fait appel à votre réseau de spécialistes et si oui comment?
Jusqu’à présent, j’ai utilisé mon réseau de spécialiste pour partager des informations avec d’autres spécialistes dans le domaine au niveau national et international et j’espère que cela va continuer à donner naissance à des occasions plus collaboratives dans un avenir proche.
Quels facteurs importants faut-il prendre en compte lorsqu’on souhaite faire une spécialité clinique?
Poursuivre une spécialité clinique demande beaucoup de travail, de la sélection et de l’organisation de nos dossiers, de l’autoréflexion sur notre pratique, de l’examen de la littérature et des cadres de la réadaptation à la mise à jour de nos cours et de nos certificats. Tous ces facteurs sont essentiels pour nous organiser et nous préparer assurant ainsi le succès du processus de demande. Cependant, le plus important pour les gens qui souhaitent poursuivre cette spécialité clinique, c’est la patience! C’est un long processus, mais avec de la volonté, c’est possible de réussir.
Quelles compétences avez-vous acquises ou améliorées pendant le processus de spécialisation?
Le processus a amélioré mes compétences en communication (verbale et écrite), en autoréflexion, en recherche et mes compétences cliniques.
Quel conseil donneriez-vous aux candidats qui s’engagent dans le processus de spécialisation?
Vous n’avez rien à perdre. Au contraire, vous avez beaucoup à gagner et à apprendre de l’expérience. Si votre but est d’être reconnu comme spécialiste, vous devez mettre les efforts pour obtenir une telle reconnaissance.
Quel impact a le titre de spécialiste sur vous et votre carrière?
Le programme de spécialisation m’a permis d’avoir une plus grande reconnaissance au sein de mon domaine d’expertise, ce qui en retour m’a donné d’innombrables occasions pour lesquelles je suis profondément reconnaissante et honorée.
Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à une spécialisation en oncologie?
J’en suis venue à m’intéresser à une spécialisation en oncologie lorsque j’ai découvert combine il était important d’être évalué rigoureusement avant de se proclamer spécialiste. Comme dans plusieurs disciplines en médecine et dans les soins de santé, pour devenir spécialiste dans un domaine, il faut avoir une formation et des certifications pour s’assurer qu’on possède les connaissances et l’expertise adéquates. Devenir spécialiste dans un domaine demande du dévouement, des compétences, des connaissances, de l’expertise et de la persévérance, ce qui nous amène à nous demander : si un processus rigoureux n’existait pas, comment les fournisseurs de soins de santé et les patients pourraient-ils différencier les véritables spécialistes des autres professionnels?
Pourquoi avez-vous choisi de faire carrière en physiothérapie?
C’est mon cher père qui, dès mon plus jeune âge, m’a inculqué l’importance de l’exercice et de l’activité physique qui a fait que j’ai choisi la physiothérapie comme carrière. Jusqu’à ce jour, il n’existe aucun médicament qui a l’effet et le pouvoir de l’exercice et l’impact de la réadaptation pour soutenir le rétablissement d’une personne. Sans tenir compte du mécanisme de blessure, les physiothérapeutes jouent un rôle essentiel dans le soutien des patients pour se remettre sur pied (au sens littéral et figuré). « Si les médecins sauvent des vies, les physiothérapeutes font que la vie vaut la peine d’être vécue ». C’est ce qui fait que je me lève chaque matin, sachant que je peux avoir une influence sur plusieurs personnes en utilisant mes connaissances, mes compétences et le pouvoir de l’exercice et de la réadaptation.
Formation : Université de Toronto et Université McGill
Poste et rôle actuels : Travaille actuellement au Programme de lutte contre le lymphœdème du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), désigné Réseau d’excellence LE&RN.
Courriel : marize.ibrahim@gmail.com