Il n’est pas exagéré de dire que les deux dernières années ont été difficiles pour la profession en ce qui a trait à l’agrément et à l’évaluation des compétences.

Entre la déclaration de l’Association canadienne de physiothérapie sur la première annulation de l’ECP en mars 2020 et aujourd’hui, la position de l’Association reste la même, c’est-à-dire que ce n’est pas aux candidats de porter le fardeau découlant de l’inefficacité de la profession à gérer la délivrance de l’agrément pendant la pandémie. Aujourd’hui, l’ACP est fière d’annoncer une nouvelle initiative visant à faire valoir le point de vue des candidats et à tirer parti de leur expérience, avec le point de vue et les commentaires de nos membres, pour faire progresser le dialogue sur les solutions urgentes, à long terme et à l’échelle nationale à adopter pour régler les problèmes qui accablent la délivrance de l’agrément et l’évaluation des compétences en physiothérapie au Canada.

Dans un esprit de collaboration et d’efficacité, l’ACP a travaillé tout au long de la crise avec ses sections à l’élaboration et à la définition de ses fonctions particulières pour aider la profession à régler la crise de l’agrément. Ensemble, nous voulons que la question de l’évaluation des compétences et de l’agrément à l’échelle du pays soit traitée efficacement à long terme, et que les problèmes courants relativement aux solutions provisoires d’agrément dans une province le soient à cette échelle.

Cette division importante, avec des efforts concertés et des objectifs harmonisés, a permis de réaliser des avancées sur nos trois dernières recommandations concernant l’agrément et l’évaluation des compétences, et a mené à la création du projet sur l’avenir de l’agrément de l’ACP.

Les trois recommandations de l’ACP (septembre 2021)

En septembre 2021, l’Association canadienne de physiothérapie a formulé trois recommandations concernant l’administration de l’examen de compétence en physiothérapie (ECP) et les retards généralisés de la délivrance de l’agrément. Ces recommandations n’étaient que les plus récentes d’une longue liste d’actions menées par l’Association pour aider la profession à régler ce problème qui sévit depuis l’annulation initiale de l’ECP en mars 2020.

Les voici :

  1. Remboursement des frais d’examen
  2. Suspension de l’exigence de l’ECP
  3. Modernisation du système

À la fin du mois de janvier 2022, l’ACP confirmait l’application de premières mesures.

  1. Remboursement des frais d’examen : Les candidats de l’Alliance canadienne des organismes de réglementation de la physiothérapie (ACORP) à l’ECP ont reçu un remboursement.
  2. Suspension de l’exigence de l’ECP : L’ACORP a supprimé le volet clinique de l’ECP qui obligeait les ordres du pays à créer des solutions provisoires pour compenser les retards de délivrance.
  3. Modernisation du système : L’ACORP a annoncé la mise sur pied d’un panel d’experts qui viendra en aide et formulera des recommandations au comité des services d’évaluation de l’ACORP afin d’accélérer leurs travaux sur l’avenir de l’évaluation des compétences au pays.

Nous n’ignorons pas que les résultats obtenus ces six derniers mois, même en tenant compte de ces jalons, ne s’approchent pas des solutions globales et nationales voulues par nos membres et la profession. Il en est de même pour les solutions provisoires, qui ne règlent pas la situation des candidats qui attendent encore leur permis de pratique indépendante. C’est pourquoi nos sections continuent de travailler étroitement avec leurs homologues des ordres à combler les lacunes des solutions provisoires proposées pour les candidats, stagiaires et résidents en physiothérapie. L’ACP a bien hâte d’annoncer les prochaines étapes de ses activités nationales de représentation concernant l’agrément et l’évaluation des compétences, réunies dans le projet sur l’avenir de l’agrément de l’ACP.

Projet sur l’avenir de l’agrément de l’ACP

L’ACP comprend que l’avenir de l’agrément est un enjeu critique pour la profession et que la pandémie a mis au jour de sérieuses lacunes en la matière. C’est le moment ou jamais de démontrer toute l’importance que nous accordons à la diversité des idées, à l’innovation et à la prise de décisions fondées sur des données probantes dans notre analyse et notre mise en œuvre de solutions à long terme qui priorisent l’accès aux soins et augmentent la disponibilité des physiothérapeutes.

L’ACP mettra donc sur pied un groupe de travail temporaire et indépendant, qui regroupera des leaders sectoriels et des candidats afin que nos membres aient une voix dans le dialogue national sur les exigences d’accès à la profession et puissent participer à un exercice de consultation inclusif. Elle compte sur la force du nombre et de la diversité de son effectif pour que l’inclusion et la représentation des physiothérapeutes, et particulièrement des candidats, soient au cœur de cette conversation pancanadienne. Le groupe de travail sera une coalition de voix, de perspectives et de connaissances diverses et issues de l’ensemble des physiothérapeutes, qu’ils soient en formation ou en exercice.

Fort de cette diversité d’expériences et s’appuyant sur des évaluations des tendances et des consultations auprès des membres, le groupe de travail contribuera à décrire comment les physiothérapeutes traversent la crise de l’agrément et relèvera les moyens d’établir une approche nationale pour l’accès à la pratique autonome ainsi que les écueils qui guettent cet effort. Ultimement, ce projet conduira à la rédaction d’un rapport et de recommandations qui seront communiqués au comité des services d’évaluation de l’ACORP afin de compléter son propre processus et aux organismes provinciaux chargés de l’agrément. Ces documents guideront aussi les échanges avec nos partenaires et montreront la richesse des perspectives représentées par l’ACP, particulièrement dans un contexte de discussion nationale sur l’avenir de l’agrément.

Les objectifs du projet sont multiples : tenir compte d’un plus grand nombre de perspectives dans l’élaboration d’une solution à long terme pour l’examen de compétence et l’agrément; remettre en question les idées préconçues; étudier ce que la science dit sur l’évaluation des compétences; et montrer à nos membres qu’en ce qui concerne l’avenir de l’agrément, nous prenons des mesures pertinentes, significatives et concrètes. Il est essentiel que les décisions à ce sujet soient prises en tenant compte du fait qu’une solution pancanadienne faciliterait la mobilité des membres et l’établissement de normes nationales, ce qui profiterait certes à nos membres, mais surtout, à la santé des Canadiens.

Prochaines étapes

À compter d’avril 2022 et dans les mois qui suivront, l’ACP :

  • formera le Groupe de travail sur l’avenir de l’agrément;
  • mènera des consultations en ligne pour solliciter les opinions et les idées des physiothérapeutes;
  • organisera, à l’été, une séance de discussion qui portera sur l’avenir de l’agrément et l’examen de compétence;
  • étudiera les pratiques exemplaires en matière d’évaluation des compétences;
  • rédigera un rapport et des recommandations sur l’avenir de l’agrément.

Pour suivre ce projet, rendez-vous au écrivez à information@legacy.physiotherapy.ca.